lundi, janvier 27, 2025

Nourrir l’humanité avec du CO2 : une percée chinoise révolutionnaire

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Une équipe de chercheurs chinois a réalisé une avancée scientifique majeure en développant une méthode inédite pour transformer le dioxyde de carbone (CO2) en une source de protéines riche et nutritive. Cette découverte ouvre des perspectives considérables pour la sécurité alimentaire mondiale et la gestion durable de l’environnement, en offrant une alternative potentielle à la production alimentaire traditionnelle. Bien que cette innovation promette de nourrir des milliards de personnes, la question du goût et de l’acceptabilité de cette nouvelle source de nourriture reste encore ouverte.

Une solution potentielle à la faim dans le monde

Cette technologie révolutionnaire offre un potentiel stupéfiant : les chercheurs estiment qu’elle pourrait théoriquement nourrir jusqu’à 136 milliards de personnes. Cette avancée est comparable, en termes d’impact potentiel, à l’invention des engrais chimiques qui ont révolutionné l’agriculture au XXe siècle. Imaginez des fermes hydroponiques futuristes, rappelant celles de Tatooine dans Star Wars, mais avec une consommation d’eau réduite de 90 %. Cette vision, autrefois de la science-fiction, pourrait devenir une réalité grâce à cette innovation.

Une collaboration scientifique de pointe

Cette percée biotechnologique est le fruit d’une collaboration entre l’Université Jiaotong de Xi’an et l’Institut de Biotechnologie Industrielle de Tianjin, deux institutions prestigieuses relevant de l’Académie des Sciences de Chine. Les chercheurs ont mis au point un système biotechnologique innovant, basé sur une double réaction – anaérobie et aérobie – pour convertir le CO2 en acétate, puis en protéine cellulaire unique (PCU). Cette approche en deux étapes optimise l’efficacité du processus de conversion.

Un système à double réacteur pour une production protéique optimisée

Le processus débute par la synthèse électromicrobienne (SEM), une technique qui transforme le CO2 en acétate. L’acétate ainsi produit est ensuite traité dans un second réacteur, où des bactéries du genre Alcaligenes le convertissent en PCU. Ce système à double réacteur affiche un rendement impressionnant de 17,4 g/L de poids sec, avec une teneur en protéines atteignant 74 %. Ces chiffres surpassent largement les sources traditionnelles de protéines, telles que la farine de poisson ou le soja, ouvrant la voie à une production protéique plus efficace et durable.

Des avantages environnementaux considérables

Outre son efficacité en termes de production protéique, ce bioprocédé offre des avantages environnementaux considérables. Contrairement aux méthodes conventionnelles de production de protéines, il réduit les besoins en ajustements de pH et minimise la production d’eaux usées. Cette approche durable pourrait révolutionner la production alimentaire tout en limitant son impact négatif sur l’environnement, contribuant ainsi à une agriculture plus respectueuse de la planète.

Une réponse à la crise alimentaire mondiale

La PCU obtenue grâce à ce procédé est riche en acides aminés essentiels, indispensables à l’alimentation humaine et animale. Face à la croissance démographique mondiale et à l’explosion de la demande alimentaire, cette technologie pourrait offrir une alternative durable et nutritive. Transformer un gaz à effet de serre majeur en une ressource alimentaire précieuse constitue une solution innovante au double défi de la faim dans le monde et des émissions de CO2.

Vers une économie circulaire du carbone

Cette découverte s’inscrit dans une vision plus large d’une économie circulaire du carbone. Elle permet non seulement de recycler le carbone atmosphérique, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique, mais aussi de soutenir les objectifs de développement durable fixés par l’ONU. En promettant une nutrition durable et une gestion écologique des ressources, cette technologie a le potentiel de redéfinir les systèmes alimentaires mondiaux.

Lutter contre l’insécurité alimentaire : un enjeu majeur

L’insécurité alimentaire est un problème global majeur. Actuellement, environ 2,33 milliards de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, dont 864 millions en situation grave, se privant parfois de nourriture pendant des jours entiers. En 2023, 733 millions d’individus étaient confrontés à la faim, soit près d’une personne sur onze. Si ces tendances se maintiennent, 582 millions de personnes pourraient être sous-alimentées d’ici 2030, dont la moitié vivant en Afrique. Bien que cette percée scientifique ne puisse à elle seule résoudre tous ces problèmes, elle représente un pas important vers une solution durable et innovante.

Conclusion : un espoir pour l’avenir

Cette avancée chinoise, capable de transformer le CO2 en protéine comestible, symbolise l’union de l’innovation scientifique et de l’urgence environnementale. En redéfinissant notre approche de la production alimentaire, elle offre un espoir tangible pour réduire la faim dans le monde tout en luttant contre les changements climatiques. Cette découverte pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’histoire de l’alimentation et de la protection de l’environnement.

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