Le Maroc vient de lancer une initiative ambitieuse pour réduire ses émissions de CO₂, marquant ainsi une étape cruciale vers la neutralité carbone. Cette stratégie nationale, conduite par l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), bénéficie du soutien de la coopération technique allemande. La première phase de ce projet repose sur une étude approfondie visant à identifier et à évaluer les principales sources d’émissions de CO₂ dans le pays, comme le rapporte L’Economiste dans son édition du 23 janvier.
Cartographie des zones à forte émission
L’étude préliminaire cible cinq régions à fort potentiel industriel, connues pour être les plus grandes émettrices de gaz à effet de serre : le Grand Casablanca, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Marrakech-Safi, l’Oriental, et Guelmim-Oued Noun. Ces zones concentrent une activité économique intense, avec des unités industrielles, des ports, des aéroports et des infrastructures de transport majeurs. L’IRESEN, appuyé par la GIZ et des partenaires techniques tels que Dechema, le DLR et Gi2, procède à une cartographie précise des sources d’émission de CO₂ dans ces régions.
Consultation des acteurs industriels
En parallèle de cette cartographie, une consultation est en cours avec les acteurs industriels locaux. L’objectif est d’évaluer leur intérêt pour les technologies de décarbonation et les combustibles synthétiques prévus dans le cadre du projet. Le CO₂ collecté sera classifié en deux catégories : fossile et non fossile. Cette distinction est essentielle pour déterminer les stratégies de captage et de valorisation les plus appropriées.
Objectifs pour 2050
Les premiers résultats de cette étape, attendus en mars, fourniront des données clés sur la quantité de CO₂ à capter chaque année pour que le Maroc atteigne son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre de la feuille de route bas carbone nationale et vise à aligner le pays avec les exigences climatiques internationales.
Vers une technologie intégrée de captage et de stockage
Une fois les sources d’émission identifiées, il s’agira de sélectionner des solutions de captage, de stockage et de transport du CO₂. L’objectif est de développer une technologie de captage, utilisation et stockage du carbone (CCUS) qui soit à la fois efficace et compétitive. Cette approche intégrée est cruciale : capter du CO₂ sans disposer de solutions pour le stocker ou l’utiliser serait contre-productif. Ainsi, la collaboration avec les acteurs locaux est essentielle pour assurer le succès de ce projet.
Exploitation du CO₂ et ambitions écologiques
Ce projet s’inscrit également dans les ambitions plus larges du Maroc en matière de décarbonation et de promotion des énergies renouvelables. En plus de la cartographie des émissions, l’objectif est de valoriser le CO₂ capté à travers des technologies innovantes, telles que le Power-to-X (PtX), permettant de produire des combustibles synthétiques et d’autres produits écologiques. Cette vision intégrée positionne le Maroc comme un leader régional en matière de transition énergétique.
En somme, le lancement de cette stratégie marque une étape décisive dans les efforts du Maroc pour réduire son empreinte carbone et atteindre ses objectifs climatiques. Avec des solutions innovantes et une collaboration étroite avec des partenaires locaux et internationaux, le pays se prépare à relever les défis environnementaux de demain.