lundi, janvier 27, 2025

Empreinte carbone : comprendre les Scopes pour un avenir durable

Share

Face à l’urgence climatique, la réduction de l’empreinte carbone est devenue une priorité pour les entreprises et les organisations du monde entier. Dans ce contexte, les termes « Scopes 1, 2 et 3 » reviennent fréquemment dans les discussions sur la décarbonation. Définis par le Greenhouse Gas Protocol (GHG Protocol), ces trois catégories d’émissions de gaz à effet de serre (GES) offrent un cadre essentiel pour comprendre et cartographier l’impact global des activités d’une entreprise sur le climat. Cet article propose une analyse approfondie de ces scopes, en soulignant leur importance et en explorant une dimension émergente, le Scope 4.

Scope 1 : les émissions directes, un point de départ crucial

Le Scope 1 englobe toutes les émissions directes de GES qui résultent des activités internes d’une entreprise. Ces émissions proviennent de diverses sources, notamment :

  • Les véhicules d’entreprise (flotte automobile, camions, etc.).
  • Les chaudières et les fourneaux industriels utilisés dans les processus de production.
  • Les procédés de production chimique qui génèrent des émissions de GES.
  • Les systèmes de chauffage et de refroidissement des installations, tels que les climatiseurs et les systèmes de chauffage central.

Les principaux gaz à effet de serre concernés par le Scope 1 incluent le dioxyde de carbone (CO₂), le méthane (CH₄) et les gaz fluorés, tels que les hydrofluorocarbures (HFC) et les perfluorocarbures (PFC). Ces émissions, étant directement liées aux opérations de l’entreprise, représentent un point de départ essentiel pour toute stratégie de réduction carbone. Une gestion efficace et une réduction des émissions de Scope 1 permettent à une entreprise d’agir concrètement et immédiatement sur ses processus internes, en optimisant ses opérations et en adoptant des technologies plus propres.

Scope 2 : les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie

Le Scope 2 concerne les émissions de GES qui découlent de l’achat et de la consommation d’énergie par l’entreprise. Cela comprend principalement :

  • L’électricité utilisée pour alimenter les machines, éclairer les locaux, faire fonctionner les systèmes informatiques et assurer le fonctionnement des équipements.
  • Le chauffage et le refroidissement des installations, même si l’énergie est produite en dehors des locaux de l’entreprise.

Bien que ces émissions soient générées en dehors des limites physiques de l’entreprise, par des fournisseurs d’énergie tiers, elles sont directement imputables à sa consommation énergétique. Par conséquent, la réduction des émissions de Scope 2 passe souvent par une transition vers des sources d’énergies renouvelables (comme l’énergie solaire, éolienne ou hydraulique) ou par la mise en œuvre de systèmes d’économie d’énergie (isolation, optimisation des équipements, etc.).

Scope 3 : les émissions de la chaîne de valeur, un défi complexe

Le Scope 3 représente la catégorie la plus vaste et la plus complexe à appréhender. Il englobe toutes les émissions indirectes qui se produisent tout au long de la chaîne de valeur d’une entreprise, c’est-à-dire l’ensemble des activités liées à la production et à la distribution de ses produits ou services. Ce scope se divise en deux grandes catégories :

  • Amont : Il inclut les émissions liées aux déplacements des employés (domicile-travail, voyages d’affaires), à l’extraction et à la production des matières premières utilisées par l’entreprise, à la fabrication des produits et à leur transport jusqu’aux locaux de l’entreprise.
  • Aval : Il couvre le cycle de vie des produits finis, incluant leur distribution, leur utilisation par les consommateurs, ainsi que leur fin de vie (recyclage, mise en décharge ou incinération).

Des exemples concrets d’émissions de Scope 3 incluent les biens et services achetés par l’entreprise, les émissions générées par les franchises, ou encore celles liées aux investissements financiers. La prise en compte du Scope 3 est essentielle pour les entreprises qui souhaitent comprendre et influencer leur impact environnemental au-delà de leurs opérations directes. La collaboration avec les fournisseurs et les clients est cruciale pour réduire ces émissions.

Scope 4 : les émissions évitées, une dimension émergente

Bien que non inclus dans la classification originelle des trois scopes, le Scope 4 est un concept de plus en plus discuté par les experts en ESG (Environnement, Social et Gouvernance). Le Scope 4 se concentre sur les émissions évitées. Ces dernières représentent les bénéfices climatiques générés par les actions d’une entreprise, par exemple :

  • Le développement et la promotion de solutions bas carbone, telles que les énergies renouvelables, les technologies d’efficacité énergétique ou les solutions de mobilité durable, qui permettent de réduire les émissions globales de GES.
  • La mise en place de modèles d’économie circulaire, qui visent à réduire les déchets et à optimiser l’utilisation des ressources, ou d’initiatives favorisant la réduction des déchets à la source.

En mesurant et en communiquant sur ces émissions évitées, les entreprises peuvent valoriser leur contribution positive à la lutte contre le changement climatique et démontrer leur engagement en faveur d’un avenir durable.

L’importance cruciale des scopes pour une stratégie climatique efficace

Le système de classification des Scopes 1, 2 et 3, complété par le concept émergent du Scope 4, est bien plus qu’un simple outil de reporting. Il offre aux entreprises un cadre structuré pour :

  • Cartographier leur impact carbone : Identifier les principales sources d’émissions de GES tout au long de leur chaîne de valeur.
  • Identifier les leviers d’action : Déterminer les domaines où des actions concrètes peuvent être mises en œuvre pour réduire les émissions.
  • Fixer des objectifs stratégiques : Établir des cibles de réduction d’émissions ambitieuses et alignées sur les objectifs climatiques internationaux.

La compréhension approfondie des Scopes 1, 2 et 3 est donc cruciale pour développer une stratégie climatique efficace, crédible et alignée sur les exigences réglementaires et les attentes de la société civile. Ensemble, ces trois scopes offrent une vision globale et holistique de l’empreinte carbone d’une organisation, permettant ainsi de mieux sensibiliser les parties prenantes, des employés aux investisseurs, en passant par les consommateurs.

Vers un avenir durable : l’action collective est essentielle

La compréhension et l’analyse des Scopes 1, 2, 3 et 4 mettent en lumière les enjeux complexes de la décarbonation et les principaux axes d’amélioration pour les entreprises. En adoptant des solutions éclairées et en agissant à tous les niveaux de leur chaîne de valeur, les entreprises peuvent jouer un rôle déterminant dans la transition écologique vers un avenir plus durable. Il est temps d’agir collectivement : en comprenant et en agissant sur les émissions de GES, les entreprises peuvent non seulement respecter leurs engagements environnementaux, mais aussi contribuer activement à la construction d’un monde plus respectueux de l’environnement pour les générations futures.

Articles récents

à lire également