La Tunisie se positionne parmi les pays en développement les plus avancés en matière de politique d’efficacité énergétique. Au fil des années, cette politique s’est affirmée comme un pilier stratégique dans la gestion énergétique du pays, visant à réduire la dépendance énergétique et à promouvoir des solutions durables.
Un Contexte de Transition Énergétique Renforcé
Face à la hausse des prix de l’énergie, la Tunisie a intensifié ses efforts en adoptant une politique ambitieuse et structurée. Celle-ci repose sur trois axes principaux : un dispositif institutionnel robuste, un cadre réglementaire précis et des incitations financières attractives. Cette stratégie a pour objectif non seulement de rationaliser la consommation énergétique, mais aussi de diversifier les sources de production pour assurer une transition vers un modèle énergétique durable.
Lors d’une récente intervention, le chef du Gouvernement, Kamel Madouri, a mis en avant l’importance de cette transition. Il a déclaré que la politique énergétique nationale s’oriente vers la réduction du déficit énergétique et la promotion d’un nouveau paradigme énergétique. Ce dernier repose sur la diversification des sources, l’intégration des énergies renouvelables, et l’amélioration de l’indépendance énergétique grâce à des infrastructures modernisées.
Développement des Énergies Renouvelables et de l’Hydrogène Vert
La Tunisie a lancé plusieurs projets visant à limiter l’usage des énergies fossiles, à travers la réduction de la demande et la promotion des énergies renouvelables. Parmi les initiatives phares, le développement de la filière de l’hydrogène vert est particulièrement stratégique. Ce choix s’inscrit dans une vision globale de décarbonation, en exploitant au mieux les capacités disponibles en matière d’efficacité énergétique et de sources renouvelables.
Selon Madouri, ces projets ont également pour ambition d’améliorer la compétitivité de l’économie tunisienne et des entreprises locales. En intégrant des solutions énergétiques modernes, le pays vise à attirer davantage d’investissements privés dans les technologies vertes.
Appel à Manifestation d’Intérêt : Des Opportunités pour les Communes
Dans le cadre de cette transition énergétique, l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) a récemment lancé un deuxième appel à manifestation d’intérêt pour le financement de projets énergétiques au niveau des municipalités. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’initiative ACTE, initiée en 2015, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, la Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales (CPSL), et le Centre de Formation et d’Assistance à la Décentralisation.
L’objectif principal de cet appel est d’encourager les municipalités à développer des projets innovants dans trois domaines clés :
- Efficacité énergétique : Optimiser la consommation dans les bâtiments communaux, les flottes municipales, et les réseaux d’éclairage public.
- Énergies renouvelables : Promouvoir des projets d’autoconsommation pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
- Études territoriales : Améliorer la performance énergétique des communes à travers des études, notamment sur la mobilité urbaine.
Impact des Projets ACTE : Chiffres Clés et Résultats
Depuis le premier appel à projets lancé en 2020, le programme ACTE a permis de sélectionner 11 initiatives locales, représentant un investissement total de 2,7 millions de dinars. Ces projets ont bénéficié de subventions de plus de 837 000 dinars, octroyées par le Fonds de Transition Énergétique (FTE).
Chaque commune éligible, selon le décret n°2014-3505 du 30 septembre 2014, peut bénéficier de ce mécanisme sous réserve de disposer d’un autofinancement. En complément, elles peuvent obtenir des crédits auprès de la CPSL. Les subventions accordées par le FTE varient entre 20% et 70% du coût total des projets, avec des plafonds allant de 20 000 à 100 000 dinars.
Vers une Transition ÉnergétiqueLocale et Durable
Grâce au programme ACTE et aux nombreuses initiatives gouvernementales, la Tunisie poursuit sa transformation énergétique à l’échelle nationale et locale. En impliquant les communes dans des projets concrets, le pays renforce sa résilience énergétique tout en répondant aux défis climatiques et économiques. Cette démarche marque un pas important vers un avenir énergétique plus propre et plus durable.