À quelques mois de la 30ᵉ Conférence des Parties sur le climat (COP30) qui se tiendra au Brésil en novembre prochain, près de 200 organisations indigènes et environnementales issues des Amériques et de l’Océanie ont lancé un appel pressant à la présidence brésilienne. Lors d’une importante réunion à Brasilia, ces acteurs engagés ont exigé une prise de position claire et ambitieuse pour mettre fin à l’ère des énergies fossiles.
Un appel mondial pour bloquer les nouveaux projets pétroliers
Dans une lettre officiellement remise à la présidence de la COP30, ces organisations ont demandé au Brésil de soutenir les initiatives visant à « bloquer » tout nouveau projet d’exploitation pétrolière, tout en appelant à une réduction rapide, ordonnée et équitable de la production mondiale d’hydrocarbures. Selon elles, il s’agit d’une condition essentielle pour répondre efficacement à l’urgence climatique.
« La science est sans équivoque »
Le message central de cette mobilisation s’appuie sur un consensus scientifique désormais irréfutable. Le texte remis à la présidence brésilienne rappelle que « la science est sans équivoque : il n’y a pas de place pour de nouvelles mines de charbon, ni de nouveaux champs de pétrole ou de gaz » si la communauté internationale souhaite sérieusement limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Cette limite de +1,5°C, fixée dans l’Accord de Paris, est de plus en plus menacée par la poursuite des investissements dans les énergies fossiles, malgré les alertes répétées du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Mobilisation à Brasilia : entre revendication et tensions
La semaine a également été marquée par l’assemblée annuelle des peuples indigènes des Amériques, organisée à Brasilia. Cette année, l’événement a accueilli des représentants indigènes d’Océanie, renforçant la portée symbolique et politique de la mobilisation.
Dans une démonstration de solidarité et de détermination, les participants ont organisé une marche vers le Congrès national brésilien, brandissant des banderoles en faveur de la protection du climat et de l’Amazonie, joyau de biodiversité aujourd’hui gravement menacé.
Cependant, la manifestation pacifique a dégénéré à l’approche du Parlement : des accrochages avec les forces de police ont éclaté, les autorités ayant eu recours à des gaz lacrymogènes, selon les témoignages de plusieurs participants et un photographe de l’AFP présent sur place.
Le Brésil, pays hôte sous pression
En tant que pays hôte de la COP30, le Brésil est au centre de l’attention internationale. Sa responsabilité est d’autant plus grande qu’il abrite une partie essentielle de l’Amazonie, considérée comme un « puits de carbone » vital pour la planète. Pour les signataires de l’appel, la présidence brésilienne doit faire preuve de leadership climatique, en se positionnant clairement contre les énergies fossiles et en intégrant les voix des peuples indigènes dans les négociations internationales.